Fusillés pour l'exemple...

Publié le par Nikro56

Casteau - Les martyrs fusillés au camp de Casteau en 1916

L'une des tragédie humaine au sein même des armées fut sans conteste l'exécution pour l'exemple de soldats par leurs propres commandements...

Durant la 1ere guerre mondiale tous les pays bélligérants ont eu recourt à ce procédé horrible qui consiste à mettre à mort un prétendu coupable parmi les troupes dans le but d'en faire un exemple.

Tout d'abord évoquons les chiffres :

- En France il y eut 2500 condamnations à morts dont 550 exécutions et nous allons y revenir.

- En Allemagne officiellement 48 exécutions (chiffre probablement à réévaluer)

- En Grande Bretagne il y eut 330 exécutions dont le plus jeune exécuté durant la guerre. Il était àgé seulement de 17 ans... Il n'y eut en Grande Bretagne aucune réhabilitation.

- Il y eut 25 canadiens exécutés.

- Le triste record d'exécutions revient à l'Italie avec 750 fusillés.

Revenons aux exécutions de soldats français. On se rend compte qu'au fil de l'évolution du conflit les motifs de condamnation diffèrent.

Vicoigne.ferme incendiée et 11 fusillés

Pour quelle faute passait on devant le conseil de guerre?

1- En 1914 : Les condamnés sont principalement accusés de s'être volontairement mutilés un membre (main, pied). Laisser sa main traîner au dessus de la tranchée était passible du conseil de guerre.

2- Dès 1915, 16 on assiste de plus en plus à des désertions, puis se développent deux formes de crimes :

- Le refus d'obéissance devant l'ennemi. Cette dénomination issue de la justice militaire sera le prétexte à des condamnations totalement arbitraires notamment lorsque les généraux n'étaient pas satisfaits d'un repli de troupes.

- L'abandon de poste. Il s'agit de la désertions dans la majeur partie des cas.

3- En 1917 les condamnations concernent des comportements collectifs. Les célèbres mutineries du chemin des dames restent gravées dans les mémoires tant par leur caractère exceptionnel que dans la répression qui suivit. Le Poilu ne refuse pas de se battre mais il refuse d'attaquer à outrance. A Craonne plus de 100 hommes mourraient à la minute lors des sanglants assauts commandés par Nivelle.

Comment la justice militaire à-t-elle pu se substituer à la justice civile?

Les politiques subissent dès 1914 la lourde pression des Etats majors de l'armée pour permettre à la justice militaire de se substituer à la justice civile pour les soldats du front.

Joffre demande directement dans une lettre au ministre de la justice Messimy "qu'on le laisse faire des exemples"...

Les politiques ne mettent pas longtemps à accepter la requête du haut commandement militaire et délèguera le pouvoir de justice aux tristement célèbres conseils de guerre.

Comment les accusés sont ils désignés?

Bien souvent lors de mutinerie collective on prend un nombre déterminé d'hommes désignés au hasard. De ce fait on imagine la proportion d'innocents fusillés. D'ailleurs aujourd'hui ne peut on pas affirmer qu'ils étaient tous innocents?

Comment étaient jugés les "prévenus"?

Cela se passait au cours d'un simulacre de procès. La "cour" était composée en général du commendant de régiment assisté de 2 officiers. Ils votaient et la majorité scellait le sort du pauvre soldat. En cas de condamnation à mort la sentence était applicable dans les 24h et le conseil se réservait le droit de refuser la demande de grâce...

La famille du condamné était alors touchée doublement du deuil. En effet la honte d'avoir eut un frère, un père, un époux condamné pour sa lâcheté était très difficile à supporter. Cela s'ajoutait inéluctablement au poid du deuil.

La réhabilitation

Dans les années 1920 et 1930 à force d'acharnement et de courage de la part des familles de vicitmes soutenues par les associations d'anciens combattants mais aussi par l'association des droits de l'homme.

En 1998 Lionel Jospin alors 1er ministre offre une réabilitation morale au nom de l'Etat Français à tous ces soldats fusillés pour l'exemple....

 

 

 

 Ouvrage de référence : Les Fusilles De La Grande Guerre Et La Memoire Collective - 1914-1999

Auteur: Offenstadt, Nicolas

 

 

Publié dans grandeguerre56

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P
Il est fâcheux que votre mise en page suggère que les 11 fusillés dont les noms apparaissent sur le mur de la ferme de Vacoigne l'ont été par les Français "pour l'exemple"; il n'en est rien: c'est un haut fait des Allemands, comme indiqué:  "Fusillés par les Allemands". D'autre part, il est absolument faux que les prévenus étaient  "en général" jugés par un simulacre de procès, par une "cour" (écrivez-vous) composée de trois gradés: il n'en était ainsi que dans les cours martiales, qui n'étaient pas de règle, et n'ont  siégé que pendant un laps de temps déterminé (voyez le livre du Général Bach, Fusillés pour l'exemple, qui donne tout le détail des procédures. Les Conseils de guerre se composaient de 7 membres, les inculpés étaient défendus (souvent par des avocats), et si vous lisez la presse de l'époque (disponible sur Gallica, site de la BnF, vous verrez que cela discutait ferme, qu'il y avait des acquittements, et que, dans un très grand nombre de cas, les peines (d'emprisonnement, ou autres) étaient suspensives jusqu'à la fin de la guerre.Mes remarques visent à nuancer votre propos, qui est trop entier, et peut-être pas assez documenté. Quant à réhabiliter en bloc tous les fusillés, je ne crois pas que ce soit une bonne idée de mettre dans la même machine à laver historique les violeurs, les assassins, les toqués meurtriers et les soldats qui ont été exécutés pour un moment de pétoche ou que l'on a accusés à tort: vourait-on que celui-ci soit "blanchi" ? <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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Q
Pendant mes recherches, dans un journal de 1921 ou 1923, on racontait la réhabilitation de 2 pauvres gars. L'histoire est assez sordide. C'était des gardes-sacs, des soldats chargés de garder les sacs de la troupe quand elle montait à l'assaut, pour pas que leur petits camarades en profitent pour leur faucher leurs affaires (belle mentalité). Sûrement qu'on devait choisir les plus frêles. Leur compagnie a été dispersée durant l'assaut et leur supérieur tué. Quand le remplaçant a fait le compte des survivants, comme ils n'étaient pas là, il les a considéré comme morts. Quand ils ont réapparus, on les a considéré comme des déserteurs devant l'ennemi, jugés et fusillés.Et réhabilté quelques années plus tard, ce qui a du faire une belle jambe à leurs veuves et leurs enfants (ils en avaient).Voilà donc une saloperie de belle erreur judiciaire qui m'a bien choqué quand j'ai lu l'article, on parle souvent des mutineries mais voilà un autre cas de figure...
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G
A propos de votre article sur la "justice" militaire:Vous abordez très justement le problème de l'arbitraire de la justice militaire au court de la première guerre mondiale. vous avez donc très justement parler des tribunaux militaire ainsi que tout le protocole qui pouvait mener, dans le pire des cas au poteau. Malheureusement vous n'aborder pas le thème de ce que l'on pourrai nommer l'exécution sommair perpètrer par des officiers sur leurs subordonnés. Il s'agit d'une pratique assez répendue, notamment au début de la guerre et dans la période suivant la défaite de Charleroi jusqu'a la bataille de la Marne. Dans certains cas, nombreux furent ceux qui reculèrent devant le feu allemand dans la confusion, certains officiers tirèrent sur leurs propre hommes pouor forcer le reste de la troupe à rester en position. Cette pratique se poursuit avec la guerre de tranchée. Lors d'assauts particulièrment violent, certains officiers avouent à demi-mots avoir braquer leur arme sur des soldats pour les faire sortir de leur trous, souvent, la menace suffit mais pas toujours. Il est donc difficile d'évaluer le nombres de "fusillés pour l'exemple"A ce sujet, vous pouvez consulter l'exellent livre de Frédéric ROUSSEAU, la guerre censurée, Seuil. Bien à vous gurvan molac
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P
Bon résumé. Je suis aussi breton et passionné par la première guerre mondiale.Belle initiative ce blog.J'appécie ;)
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F
ah au brevet je viens ici pour revese un peu bravo<br /> mais je vous des article de hitler c'est possible
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